Publication août 2018
« Nicolas entre au collège et il est temps qu’il le sache : le monde est une jungle.
On n’est pas à l’abri de rencontrer dans la cour une meute d’alligators au sourire carnassier. On risque aussi de croiser, au coin d’un bois, une vraie tigresse échappée d’un zoo. Et on a des chances de croiser une intrépide guerrière en liberté.
Mais quand, comme Nicolas, on a toujours été couvé au nid et élevé au grain, il faut savoir s’armer de courage pour prendre son envol. »
Luc Blanvillain
« – Celui-laÌ€, explique-t-il, c’est le plus commercial.
Pour eÌviter qu’il ne deÌclenche un nouveau seÌisme, Anouk a l’ideÌe ingeÌnieuse de lui poser une question.
–Tu vis de ta musique?
Il boit une nouvelle gorgeÌe, reÌfleÌchit, puis grimace.
– Pas tout aÌ€ fait. Disons que je mets mes morceaux en ligne et on peut les teÌleÌcharger. Les gens donnent ce qu’ils veulent. J’ai un site. Le nombre de visites augmente tous les jours. »
« – On n’a qu’aÌ€ trouver un autre chat qui ressemble aÌ€ Nestor. Peut-eÌ‚tre qu’elle ne s’apercevra de rien.
Mais bien suÌ‚r. La mamie a passeÌ des anneÌes avec son animal, elle doit connaiÌ‚tre par cÅ“ur chaque deÌchirure de ses oreilles, chaque tache, chaque poil. D’ailleurs, Anouk, avec beaucoup de patience, sort une photo de sa poche.
– Impossible, soupire-t-elle. Regarde.
Nous regardons. »
« – Franchement, dis-je, c’est plutoÌ‚t sympa comme endroit. Je m’attendais aÌ€ pire.
– C’est vrai, rencheÌrit Octave. Une fois, aÌ€ la teÌleÌ, j’ai vu un reportage sur un peÌnitencier au Mexique, les gens y eÌtaient beaucoup moins bien traiteÌs.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent en soupirant sur une espeÌ€ce de grand squelette en pyjama, accompagneÌ d’une momie aux longs cheveux blancs deÌnoueÌs. Ils nous fixent sans un mot. »